Bord de scène avec les jeunes

après la présentation du spectacle au CC Les Chiroux

mai 2023

 

 

Représentation de 16h :

 

Spectatrice : Je voudrais vous remercier, car c’était vraiment un pur moment de bonheur.

 

Spectatrice : Pouvez-vous un peu raconter comment vous pouvez avoir une si belle écoute entre vous, comment ça arrive à être si naturellement construit, avec des synchronisations magnifiques ? Comment vous avez appris à faire ça entre vous ?

Jeune : Pour la plupart, je pense que c’est parce qu’on se connaît depuis très longtemps et qu’on fait de la danse ensemble, certaines depuis nos 4 ans. Les autres ont été très vite dans le mouvement, dans l’ambiance, et ça fait 5 ans qu’on se connaît, qu’on travaille ensemble, qu’on s’écoute, qu’on a de l’expérience ensemble. Je pense que c’est le temps qui a aidé. Et la confiance.

Animatrice/chorégraphe : Le processus a démarré l’été dernier, lors d’une résidence de 7 jours à Villers, pendant laquelle elles ont à fond pris un bain dans l’improvisation contact avec Katja Pire, avec Tijen Lawton. Le fait de faire ça intensivement installe des choses.

 

Spectatrice : Ça vous a fait quoi d’entendre vos grands-parents vous raconter leurs 16 ans ?

Jeune : Je trouve ça super inspirant. Et c’est vraiment quelque chose qui nous a nourrit pour la construction du 1er spectacle, et des solos de ce spectacle. Ça a été la base de toute notre danse. C’était vraiment très enrichissant. C’était une belle façon de penser à nos 16 ans à nous, au regard des 16 ans de nos grands-parents.

Jeune : Et c’est là qu’on s’est rendu compte qu’il n’y pas beaucoup de choses qui ont changé, qu’il y a des liens qui sont restés.

Animatrice/chorégraphe : Je conseille vraiment à tout le monde ici de chercher un prétexte pour aller interviewer les grands-parents. Quand les jeunes se sont partagés leur interview, ça nous a pris 1 jour et demi ! On s’est mis en cercle et chaque jeune a raconté l’histoire de ses grands-parents. J’avais l’impression à un moment donné qu’on était porté par l’histoire, qu’on était lié. On a parlé de colonisation, de guerre, d’exil. Pour moi en tout cas, ça a été un moment très émouvant. Et on n’a pas toujours ce genre de conversation avec nos grands-parents. Et c’est précieux.

Jeune : on ne l’aurait sûrement jamais fait nous-mêmes si les chorégraphes ne nous avaient pas proposé de le faire. Interviewer ma grand-mère, je crois que je ne lui aurais jamais demandé. Ça m’a fait plaisir d’entendre un peu son histoire. C’était touchant.

 

Spectatrice : la 2e partie, c’est plutôt sur les relations, d’amitié, que vous avez ensemble. J’aurais voulu avoir un peu d’infos sur la construction de la 2e partie.

Jeune : la 2e partie c’était sur le toucher. Comme il y avait eu le Covid, et que pendant tout un temps on n’a pas pu se toucher, le processus de création est vraiment parti du toucher. Et les gestes qu’on avait entre nous. Comment est-ce qu’on se touche entre nous ?

Jeune : et aussi nos manières de se rencontrer. Comment est-ce qu’on se croise. Mais pas seulement entre nous, juste au quotidien. C’était beaucoup sur le quotidien.

Jeune : et les différentes façons de toucher. Que ce soit tendre, violent, plein d’amour, plein d’amitié.

 

Spectatrice : Ça racontait beaucoup d’histoires en tout cas.

 

Spectatrice : Qu’est-ce que vous avez l’impression d’avoir appris dans un projet comme celui-là ? Appris sur vous ? ou appris sur le groupe ? Quelles impressions retirez-vous de cette aventure ?

Jeune : Moi, je dirais que j’ai appris à utiliser la force du groupe, quand ça ne va pas, ou quand on a besoin de quelque chose sur lequel se reposer. On a aussi appris les individualités de chacun dans un groupe,

Jeune : Mais aussi soi-même, comment on est dans un groupe. On a eu vraiment beaucoup de répétitions ensemble, mais c’était pas que de la danse, c’était aussi des relations humaines.

Jeune : on est un groupe vraiment très à l’écoute où s’il y a un problème, on peut toujours écouter la personne et modifier si elle en a besoin. On trouve pas ça dans tous les groupes.

Jeune : aussi, je trouve qu’on a appris la rigueur (rire). Non mais, c’est vrai, à être à l’heure, à être là, et on a dû tenir pendant longtemps, et je pense que c’était la première expérience si longue, à laquelle on a dû se tenir. Moi je dirais que c’est un des premiers plus grands engagements que j’ai eu dans ma vie. Et ça c’était une grande expérience.

Jeune : moi. J’ai trouvé que… enfin, je savais que j’avais de la force mentale et physique, mais par l’énergie du groupe, j’en ai trouvé encore plus. La force qu’on se donne l’une l’autre, se tenir avant tant de rigueur, donner autant d’énergie là-dedans. C’est beaucoup mais ça nous enrichit.

Jeune : si tu lâches et si t’as plus d’énergie, en fait, le groupe est dans la merde. Du coup, c’est une responsabilité qui est encore plus belle.

Animatrice/chorégraphe : moi, j’ai rencontré un groupe très diplomatique. C’était surprenant de constater que les tensions n’allaient jamais bien loin. S’il y a une tension, quelque chose qui ne va pas, ça tourne vers la diplomatie. Les jeunes vont parler, vont discuter avec nous ensemble, vont beaucoup déjà arranger les choses entre eux. Ça ne va pas jusqu’au « pétage de plomb ». Je ne sais pas comment ça se fait, mais ils arrivent toujours à trouver un équilibre avec la communication.

 

Spectatrice : je me demandais aussi, tout ce que vous avez appris dans votre groupe et dans la danse, comment est-ce que vous le vivez quand vous retournez « dans le monde », avec le reste du monde, avec des gens qui ne connaissent pas ça, de se comprendre avec le corps, de se soutenir.

Jeune : des fois c’est un peu compliqué parce que, dans ce groupe-ci c’est vraiment un moyen d’expression où t’as pas de jugement, t’as rien du tout, tandis qu’à l’extérieur, tu peux en avoir plein. Du coup, oui, à l’extérieur des fois c’est compliqué à gérer le contact et tout, en face de la personne, parce qu’on ne sait pas ce qu’elle ressent.

Jeune : moi je vois ça un peu comme un super pouvoir ; nous on a comme une connexion entre nous, je sais pas, c’est un truc en plus, qu’on a, et qu’on a développé, qu’on a appris depuis qu’on est toute petite, et j’ai l’impression qu’on a « ce truc en plus » des autres, (rires) non, mais on n’est pas supérieures, mais c’est que on a cette connexion qui est bien plus facile à avoir qu’avec d’autres personnes.

Jeune : pour moi, la danse, c’est une parenthèse, un endroit où je peux vraiment m’exprimer, et je pense ne pas être la seule à ressentir ça. Si j’arrive fatiguée, ça se voit, et je peux quand même le faire passer quand je danse, si je suis énervée, ça peut se voir aussi… c’est vraiment un lieu où je sais qu’on peut s’exprimer librement, que ce soit par les mouvements ou en parlant. A l’extérieur, je sais que si je suis énervée, je ne vais pas me mettre à danser au milieu du couloir de l’école, il y a plus de jugement à l’extérieur. Ici, on a plus de libertés d’expression.

Jeune : moi, je dirais quand même que, justement ça m’a appris à ne pas avoir peur du jugement. Je peux aller à l’école et ne pas avoir peur du jugement. Bon, j’en aurais toujours un peu, mais je vais pas attendre le jour du projet pour lâcher mes émotions. Ça m’a donné une confiance en moi, que j’arrive à avoir au quotidien. Je suis dans une école où il n’y a personne d’ici, mais j’arrive quand même à avoir cette confiance.

 

 

 

Représentation de 19h :

 

Spectateur : je me suis fait la réflexion après avoir vu les 2 parties, je sais que c’est 2 travaux différents, mais est-ce que ça pourrait être une seule pièce ? Est-ce que ça aurait pu se mélanger ? Maintenant qu’ils sont faits, pas pendant la création.

Jeune : je pense que ce qu’on aime bien là-dedans, c’est que c’est vraiment 2 travaux différents. Il y en a un qui est carré, technique, et l’autre qui est vraiment différent au niveau du travail, et de l’implication qu’on y met. C’est 2 trucs différents, les mélanger, je pense que ce serait bizarre pour nous toutes.

Jeune : en plus, il aurait fallu que les 3 chorégraphes travaillent ensemble. Il aurait fallu encore plus de temps pour mélanger les 2 univers.

Jeune : je pense aussi que les 2 thématiques de spectacle sont super différentes, il y a une thématique propre à chaque partie

Jeune : et quand on fait la 2e partie, on se met vraiment dedans, on se connecte, on se met dans le mood et tout. C’est vraiment 2 façons différentes de faire, du coup, on le sépare bien dans nos têtes et dans notre énergie.

 

Spectateur : du coup, comment vous avez décidé de quand même faire les 2 ensemble ? Même s’il est en 2 parties, quand on vient le voir on vient voir le spectacle en entier. A quel moment vous vous êtes dit, ça colle quand même ensemble ?

Jeune : A la base c’est quand même 2 projets différents. A un moment, on s’est posé la question de quelle partie on met en premier. On a mis d’abord la partie d’Anne-Lore et Chloé en premier, ensuite celle de Katja. Dans la 1ère partie, on met plus en avant nos personnalités, on ne voit plus, nous, seuls, avec nos solos, nos individualités. Dans la 2e partie, on se rassemble. Donc c’est un peu, on montre d’abord chacune, et puis hop, on se rassemble et on est toutes ensemble. Je pense que c’est ça qui colle bien.

Jeune : c’est un peu ce qui nous représente en tant que groupe en fait, au final.

 

Spectatrice : comment est-ce que vous avez décidé de raconter ce que vous racontez chacune avec vos corps ? Comment vous avez travaillé pour y arriver ?

Jeune : pour construire nos solos, qui sont un peu la matière première de toute cette partie (la 1ère) que ce soit seuls ou ensemble, on est parti de l’interview de nos grands-parents. Vous en avez entendu des extraits pendant qu’on danse nos solos. Donc on a interviewé nos grands-parents, à partir de cette histoire, on s’en est nourri pour le transmettre en mouvements. On parle aussi de notre adolescence, de nos 16 ans à nous. Et donc on s’est aussi servi des 16 ans de nos grands-parents pour se nourrir de ça, et partir de là.

Jeune : on se l’est d’abord raconté tous ensemble, pour s’apercevoir qu’au final il y avait un lien, entre les 16 ans de nos grands-parents, et nos 16 ans à nous maintenant.

 

Spectatrice : déjà d’abord, merci, parce que c’était super fort. Vous nous avez vraiment communiqué ce que vous vouliez communiquer, en tout cas message reçu, bravo ! Ça rejoint un peu la question précédente, c’est quoi le processus pour construire tout ça ? J’entends d’abord, vous êtes parties d’interview et puis quoi, vous en discutez entre vous ? vous réfléchissez entre vous comment mettre en place… Voilà, comment ça se passe ?

Jeune : d’abord, on a créé nos solos seules ; ensuite, c’est Anne-Lore et Chloé qui donnent des consignes pour exploiter ces solos, créer d’autres mouvements, travailler les caractéristiques, etc. On est vraiment partis de ça, on a mis les choses ensemble, les chorégraphes nous proposaient des choses, nous on apportait des choses.

Jeune : mais la grande partie vient de nous, de notre création.

Jeune : la 2e partie, qui a été faite avec Katja, c’était de l’impro contact la base. On a eu 2 semaines entières où elle nous a proposé des exercices pour ensemble, réussir à connecter nos corps, et à travailler ensemble au niveau du toucher. C’est avec le résultat de ces exercices qu’on a construit la pièce.

 

Spectateur : entre le début du projet et ce qu’on a vu aujourd’hui, qui est magnifique, je crois qu’il doit y avoir quelques heures de travail. Ma question c’est : c’est quand même un long cheminement. J’imagine que dans ce long cheminement, il y a des périodes de doute, et puis bon, un jeune de 16 ans, vous nous l’avez communiqué, vous avez quand même d’autres sources de sollicitations, qu’est-ce qui fait que malgré toutes ces sources de sollicitations, vous vous êtes accrochées à ce spectacle ?

Jeune : je pense que c’est le groupe qui nous porte le plus. On est un groupe qui se connaît depuis très longtemps. On compte les unes sur les autres. S’il y en a une qui lâche, c’est compliqué pour tout le reste du groupe. Du coup, on essaye d’être là les unes pour les autres, on ne peut pas abandonner le projet, ou lâcher comme ça, parce que c’est un peu compliqué. C’est un projet qui demande beaucoup d’implication et de conviction, et on a décidé de la faire, et on s’y est tenus, grâce à la force du groupe.

Jeune : on est à l’écoute l’une de l’autre. Si quelqu’un a un problème, on est là, on peut s’adapter, avec nos propres moyens.

Jeune : je pense qu’un truc compliqué, c’est qu’on ne voyait pas tout le temps l’objectif du spectacle. Mais après, on a rencontré les danseuses plus grandes que nous qui avaient déjà fait ce genre de processus pour arriver à un spectacle, donc à un certain moment on savait quand même où on allait

Jeune : c’était pas du tout inné en nous de savoir travailler comme ça, on a vraiment dû apprendre la rigueur, l’investissement ; c’était parfois dur, on a vraiment dû tenir, grâce au groupe entre autres, mais aussi en tant qu’individu. C’était pas toujours simple, c’est vraiment une discipline qu’on s’est apprise. C’est un hyper bon outil pour le reste de notre vie.

 

Spectatrice : comment choisissez-vous les musiques ?

Jeune : on aime toutes beaucoup la musique. Quand on est ensemble, on prend un baffle, on met à fond. Et là, on a cherché à voir comment on réagissait aux différentes musiques proposées. Katja, Anne-Lore et Chloé nous ont proposé des musiques ; celles qui nous parlent vraiment, on le sent tout de suite, quand on s’entraîne avec. Après, on sent l’énergie dont on a besoin sur cette musique, et on sait l’utiliser pour s’exprimer.

Jeune : par rapport aux moments de silence et de musique, c’est quand même les profs qui ont chorégraphié la forme du spectacle, et nous on y a mis toute la matière à l’intérieur. Elles nous ont fait des propositions pour le rythme du spectacle, l’alternance super énergie/calme, l’ordre du spectacle, etc, et nous, bien sûr, on a pu dire ce qui nous plaisait et ce qui ne nous plaisait pas, mais le travail sur la forme vient d’elles.

Animatrice/chorégraphe : la dramaturgie vient de nous.

 

Spectatrice : je voudrais vous dire que je suis très impressionnée par votre puissance sur scène, individuellement, et en groupe, c’est vraiment très impressionnant de voir des jeunes femmes comme ça, ça fait énormément de bien. Et je voulais vous demander si vous êtes conscientes de la puissance que vous avez ? En tant que spectateur, c’est quelque chose de fort que l’on reçoit.

Jeune : ça dépend des moments. Souvent, dans les moments où on se regarde, on sait qu’on est là, et qu’on est chacune là pour le groupe. C’est vrai que là, on ressent le moment où on est ensemble.

Jeune : en tout cas, plus entre nous que ce qu’on renvoie aux autres.

Jeune : aussi, vous êtes le public de notre dernière représentation, donc on a déjà eu de nombreux retours, et donc, on sait maintenant ce qu’on donne au public, du coup je pense que là, quand on le faisait, on savait ce qu’on allait transmettre.

 

Spectateur : c’est votre dernière représentation. Comment vous vous sentez là maintenant ?

Jeune : fatiguée (rires)

Jeune : il y a de la tristesse quand même. Parce que c’est pas que le travail de ce projet, c’est un travail qui nous a amené, pour certaines, vers la fin de toutes ces années de danse. Du coup c’est un peu un chapitre qui se clôture.

Jeune : du coup on se sent avoir lâcher tout. On s’est donnée à fond pour arriver à ce résultat et là on vous l’a montré, il y a quand même un soulagement, on est fières de ce qu’on a fait et tout. Après, on a aussi envie d’un peu retenir le truc pour pas que ça finisse, de le refaire 20 fois…

 

Spectatrice : déjà bravo. Moi ça m’a vraiment beaucoup beaucoup touchée. Je voulais savoir, je ne sais pas si vous saurez déjà mettre les mots dessus, mais après tout ce cheminement et ces représentations, est-ce que vous savez déjà avec quoi vous repartez ?

Jeune : déjà on repart avec un bon groupe d’amies, bien soudées. Après, au niveau du corps et tout ça, il y a beaucoup de ressentis. On connaît mieux notre corps, on sait les capacités qu’il a, ce qu’il peut faire, jusqu’où il peut aller. Et au niveau du mental, la force qu’on a mis là-dedans aussi, on sait qu’on en est capable.

 

Spectateur : pendant tout le spectacle, il n’y a aucun sourire sur vos visages. Est-ce que c’est intentionnel, est-ce qu’il y a un message, ou est-ce une question de concentration ?

Jeune : je pense qu’il y a beaucoup de concentration, et que, il y a des sourires, mais on les montre pas tout le temps. Il y a aussi des sourires aussi des fois, sur scène, pas cette représentation-ci, mais il y a beaucoup de sourires entre nous, surtout pour nous donner de la force ; mais je pense que s’il n’y a pas de sourire, c’est parce que beaucoup de concentration, du stress, et vouloir faire le travail comme il faut

Jeune : parce que personnellement j’ai l’impression que je souris, mais peut-être que je ne souris pas

Jeune : en fait on a un peu l’impression de sourire. Parce qu’on se regarde, et peut-être qu’on ne sourit pas vraiment mais on se regarde très fort, et on se sourit de l’intérieur.

 

Spectateur : par rapport au processus de décisions, qui doivent être très nombreuses, comment ça s’est passé ?

Animatrice/chorégraphe : c’est un peu à l’africaine. On fait des propositions, on essaye des trucs. Après, on se met en rond, et on parle. Comment le groupe le sent ; qu’est-ce qu’ils pensent. Et avec ça, les chefs décident (rires). Parfois on vote un peu. Et on regarde, pourquoi l’un vote pour, et l’autre vote pour le contraire. On essaye d’expliquer, de mettre tout dans une certaine perspective, voir si ça va pour tout le monde. La chose qu’on ne veut pas, c’est quelqu’un qui se sent malheureux et qui n’est vraiment pas d’accord. On parle beaucoup. Mais oui, à certains moments, il faut trancher, il faut décider.

 

Spectateur : il y a pas mal de jeunes ce soir dans le public. Qu’est-ce que ça vous a fait de danser devant vos camarades, qui ont le même âge que vous ?

Jeune : c’est un peu gênant (rires).

Jeune : on se pose aussi la question, est-ce qu’ils vont être aussi réceptifs que nos parents, les gens qu’on ne connaît pas… Il y a ce truc, un peu d’appréhension, on a peur du jugement.

Jeune : ça change fort. La première représentation, il y avait beaucoup de personnes âgées, parce qu’on avait invité les grands-parents qui avaient été interviewés ; puis après, il y avait beaucoup de jeunes enfants. Personnellement, j’étais un peu plus perturbée. Et puis là, c’est des personnes de notre âge. Et en fait on se rend quand même compte qu’on n’a pas affaire au même public, et que, en fonction de l’âge, ils ne vont pas recevoir de la même manière. Nous on donne la même chose mais c’est reçu d’une différente façon et c’est différent.

Jeune : et le stress est différent aussi. Moi, j’étais plus stressée pour cette représentation.

 

Spectatrice : est-ce qu’il a des anecdotes, des trucs de coulisses que vous voulez nous partager ?

Jeune : il y a un son qu’on écoute en boucle en ce moment, et que Suzie a composé (une des jeunes).

(le régisseur passe la musique, et toutes les jeunes chantent et dansent)